vendredi 13 février 2009

Accords et désaccords avec les politiques menées (1)

Les élections européennes approchant, j'ai commencé à me demander pour quel parti j'allais voter. En théorie, mon choix ne devrait porter que sur les projets et le bilan concernant l'Europe ... mais puisque le citoyen n'a le choix qu'entre la grève et le vote pour se faire ENTENDRE, alors je tiendrai également compte de la politique nationale.


Je tiens tout d'abord à souligner l'importance de la présidence française dans la gestion de la crise, de la réactivité de NS et de son volontarisme qui ont été si précieux à ce moment crucial. Néanmoins, une politique ne se juge pas de façon binaire comme on le voit trop souvent !

OUI, il fallait sauver les banques et l'épargne des français ! La démagogie de la gauche est irresponsable voire méprisable ... et pour les nationalisations totales, je me rappelle du fiasco du Crédit Lyonnais.

Quant à la méthode du gouvernement, je la désapprouve. Il suffit d'avoir des yeux et des oreilles pour se rendre compte qu'elle est inefficace et que de réelles contreparties à ces prêts étaient nécessaires. Combien d'entreprises avec des carnets de commande pleins à qui les banques coupent le crédit ou les facilités de trésorerie juste parce qu'elles sont dans tel ou tel secteur ? Combien de particuliers à qui on refuse un crédit à la consommation tout en leur proposant un crédit-revolving à 17%, ce qui est aberrant en terme de solvabilité ?

Si les liquidités et le crédit sont le sang de l'économie, alors on peut comparer les banques à un coeur leucémique ! Le médiateur du crédit a certe sauvé quelques entreprises mais il est très loin d'avoir le pouvoir de régler ces problèmes : on ne soigne pas un cancer avec une aspirine !

Depuis le début de cette crise, la BCE a baissé ses taux directeurs de 4,25% à 2%, soit de 2,25% ... que les banques ne répercutent qu'au compte-goutte et alors que le taux du livret A a chuté de près de 2% d'un coup, LUI ! Non seulement les banques sont en partie responsables de cette crise de part les subprimes et la titrisation mais elles se refont une santé sur le dos des français en augmentant leurs marges en pleine crise ! C'est tout simplement amoral et je considère l'exécutif comme complice de part son inaction : faire les gros yeux ne sert à rien mais pire, l'Etat a perdu sa crédibilité, la preuve en est arrivée hier. Après les annonces de prêts au secteur automobile, PSA a annoncé des licenciements ... ils ont juste fait attention à la forme en diminuant le nombre par deux , comme les syndicats qui demandent deux fois plus au départ d'une négociation pour arriver à ce qu'ils veulent à la fin tout en faisant croire qu'ils ont lâché du lest alors qu'il n'en est rien ... de la com, quoi !

C'est donc le choix du prêt à 8% aux banques qui a été retenu ... mais pourquoi diable ??? Essayer de se donner le rôle du Père Noël avec 1,4 milliards alors qu'ils valsent dans tous les sens ?

Il aurait mieux valu prêter à 6% comme pour le secteur automobile mais en les contraignant réellement à baisser leurs taux (beaucoup de personnes et/ou entreprises seraient devenues solvables) ... ou le choix des prises de participations (recapitalisation par l'Etat) aurait pu être fait pour avoir un réel contrôle.


Concernant le pouvoir d'achat, si je considère une hausse des salaires comme une ineptie au moment où des entreprises sont fragilisées et où le chômage explose, je reste stupéfait pas l'inaction de l'exécutif quant au comportement du secteur de la distribution ! Je ne connais pas d'autre secteur qui ne soit pas délocalisable et auquel l'Etat cède tout.

Juste quelques chiffres qui parlent d'eux-mêmes :

De 1990 à 2008, le boeuf a augmenté de 50% dans les rayons alors que le prix payé aux éleveurs de bovins a baissé de 15%.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jePfpu7mSZf8NS2cgblxh3CvjNdQ


En 2008, le prix des pâtes a augmenté de 10,8% alors que dans la même période le blé a perdu 47%

(JT 13 h de France 2 du 12/02/09)


Si l'on ajoute à cela que les supermarchés exploitent les agriculteurs, font faire à leurs employés des heures supplémentaires qui ne sont pas comptabilisées ( émission « les infiltrés du 28/01/09) et qu'en plus ils font régner l'omerta ... ça devient tout simplement inacceptable ! Le « travailler plus pour gagner plus » n'a plus de sens si les heures sup réellement travaillées deviennent virtuelles sur la fiche de paye, et l'Etat est coupable de ne pas mettre en place des dispositifs EFFICACES pour que la loi soit respectée.


Si les banques jugulent l'investissement, la distribution jugule la consommation ... mais dans les deux cas, ce sont les français qui sont pris en otages et qui payent la note ! Tant que ces deux injustices ne seront pas résolues, la grogne sera justifiée.


Concernant les abus bancaires et mis à part le travail pour limiter les frais qu'a fait NKM, je tiens à préciser que ces dérives ne datent pas d'hier : 3 projets de loi ont été déposés avant cette crise pour encadrer les crédits-revolving en 2003 ( Masdeu-Areus), en 2005 ( JCL) et en 2007 (JCL) .... tous ont été rejetés par les gouvernements en place, ce qui a eu pour conséquence une forte augmentation du nombre de surendettés ... au profit des banques !


Dernièrement, j'ai quand même eu une bonne surprise en entendant Copé dans l'émission « Mots Croisés » du 9/02/09. Il a avancé l'idée du prêt aux particulier garanti par l'Etat et a aussi parlé du développement du micro-crédit. C'est un secret de Polichinelle de dire que les banques ne font pas leur boulot : l'Etat se substitue à elles pour l'investissement à travers son plan de relance (collectivités locales), il prête au secteur automobile ... un volet pour les particuliers compléterait le tout.



Concernant l'intervention télévisée de NS et la politique européenne, j'y reviendrais bientôt.